S'il n’y a pas de mots pour dire la souffrance
De ceux qui croient que leurs errances
Les conduiront vers une nouvelle Byzance.
Parfois leurs lourdes douleurs en pleurs
Déposent au sol le fardeau de leurs peurs.
Si souvent utilisés
Si souvent oubliés
Les mots ne disent rien
Ni en mal ni en bien
Du ressac de l’horreur
De l’acharnement de la terreur
De la nausée de l’aigreur
De la puissance de la rancœur.
Il n’y a pas de mots pour dire la souffrance
De ceux qui saignent des blessures de l’errance.
Flotte sur l’écume des souvenirs du pays quitté
L’espoir du drapeau d’un asile de fraternité
Où épanouir leurs rêves en toute liberté.
Si souvent utilisés
Si souvent oubliés
Les mots ne disent rien
Ni en mal ni en bien
Des guerres de naguère
Des violences frontalières
Exacerbées jour et nuit
Sous un faux soleil qui luit.
Il n’y a pas de mots pour dire la souffrance
De ceux qui vivent dans l’errance.
Parfois entraînés par des vagues périlleuses
Ils dérivent vers des profondeurs ténébreuses
Sans nom, sans patrie, dans l’oubli d’une vie heureuse.